UFP - Déclaration : A propos de l'enrôlement
L’opération de recensement à vocation d’état-civil annoncée depuis janvier 2010, pour des raisons obscures, n’a pu démarrer qu’en mai 2011, c’est-à-dire au moment même où elle devait se terminer.
Et ce, sans aucune campagne d’information et de sensibilisation des populations, mépris souverain pour notre peuple dont l’état-civil est soumis avec désinvolture à une entreprise de refondation marquée par l’incompétence et l’amateurisme manifeste.
Désinvolture doublée d’irresponsabilité à l’endroit de la représentation nationale dont les vives critiques et recommandations n ‘ont pas été prises en considération. Nous assistons aujourd’hui à l’aboutissement d’une véritable opération de détournement et de destruction de l’état-civil engagée depuis le putsch du 6 Août 2008.
En fait, tout a commencé avec la désignation à la tête de l’institution en charge de l’état-civil d’un homme d’affaires, totalement étranger à la fonction publique, sans expérience ni compétence dans ce domaine et sans qualification particulière autre que ses liens personnels avec le général aujourd’hui président.
Puis ce fut le détournement de l’état-civil à des fins obscures à travers :
La confiscation illégale, par le directeur, des prérogatives de l’ensemble des officiers de l’état-civil du pays (maires etc.)
Le licenciement ou la mise à l’écart de plus de 300 agents, pour les remplacer par des proches inexpérimentés ou sans compétence pour la plupart, état de fait qu’une loi viendra ultérieurement entériner en contradiction avec toute logique.
Ensuite ce fut la manipulation de l’état-civil à des fins électorales vivement dénoncée dans les recours des candidats de l’opposition à l’élection présidentielle 2009.
Enfin advint le désastre avec la destruction d’une partie de la base des données des actes de naissance et de la totalité de celle de la carte d’identité. C’est sans doute pour couvrir cette forfaiture que l’on cherche aujourd’hui, à faire admettre que l’existant est faux et que tout est à reprendre à zéro. Ainsi, dans chaque centre d’accueil, trouve-t-on une commission de sept membres dont un gendarme, un garde et un policier, véritable commission d’inquisition « investie » d’un pouvoir usurpé pour contester la nationalité de citoyens, se présentant pourtant munis de leur carte nationale d’identité et de la copie intégrale d’acte de naissance.
Au-delà de la maltraitance subie par la population dans son ensemble soumise à des contraintes invraisemblables, c’est particulièrement aux membres de la communauté négro-africaine mais aussi à ceux de certaines tribus du Nord qu’on fait subir l’interrogatoire le plus humiliant, le plus indécent et le plus provocateur, postulant d’avance qu’elles sont étrangères.
Tout en dénonçant le détournement, la manipulation et la destruction de l’état-civil, ce fondement essentiel de l’édifice étatique et l’orientation discriminatoire de l’opération en cours, l’UFP réclame :
1- L’arrêt immédiat de l’opération actuelle, douteuse dans ses visées, dangereuse pour l’unité nationale et chaotique dans ses procédures.
2- Un audit de l’institution en charge de l’état-civil pour faire la lumière sur les opérations en cours depuis 2008.
3- La mise à jour de l’état-civil sur des bases transparentes, unitaires, rationnelles et techniquement bien fondées, avec l’assistance d’un organisme compétent en la matière, loin de toute discrimination à caractère racial, tribal ou politique.
4- La désignation à la tête de l’institution en charge de l’état-civil d’un fonctionnaire, ayant l’expérience et les compétences requises et reconnu pour son intégrité et son impartialité politique.
Nouakchott, le 11 juillet 2011
Commission de communication.
Source : UFP
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تاريخ الإضافة: 12-07-2011 06:55:27 |
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