Alain Joyandet, Secrétaire d'Etat français à la Coopération: La France est pour une solution politique consensuelle en Mauritanie.
M. Alain Joyandet
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RFI : Quel est le message que vous auriez envie d’adresser aux militaires mauritaniens qui, le 6 août dernier, ont renversé le président élu?
Alain Joyande : Je veux surtout lancer un appel solennel pour que le président soit libéré. Je veux leur dire aussi que, sans doute, y’a-t-il des revendications des militaires qui ne sont pas toutes illégitimes, sans doute un certain nombre de chose peuvent être améliorées, mais en tout état de cause l’appel que la France lance, c’est d’abord et au préalable de toute discussion, il faut que le président qui a été démocratiquement élu, il y a un an et demi, soit libéré. Sans ce préalable, aucune discussion politique n’est possible.
RFI : Est-ce qu’il faut qu’il soit rétabli dans ses fonctions?
Alain Joyandet: Ecoutez, il ne nous appartient pas de faire de l’ingérence, mais simplement de rappeler quelques grands principes: un président qui a été élu démocratiquement il y a un an et demi, ne peut pas être renversé aussi facilement par un pouvoir militaire sous prétexte qu’il ne conviendrait pas suffisamment à ces militaires. Ceci étant dit, le dialogue est toujours la meilleure chose et donc, ce dialogue nous pouvons l’encourager, nous pouvons aider les parties au dialogue, mais le préalable, c’est la libération du président.
RFI : Pensez-vous que si le président est libéré, s’il y a ce dialogue politique, il va falloir de nouveau passer aux urnes pour re-légitimer une démocratie en Mauritanie?
Alain Joyandet: Dans d’autres cas, nous avons déjà assisté à ce genre de démarche. L’important est d’essayer de rechercher un consensus. S’il faut que de nouvelles consultations soient organisées au plan législatif, puisqu’il y a crise politique ou à tout autre niveau et éventuellement, pourquoi pas, au niveau présidentiel, mais encore une fois ces élections viennent d’avoir lieu, il y a un an et demi à peine. En tout cas toute solution de consensus et démocratique qui permettra de rétablir un fonctionnement normal des institutions, sera soutenue par la France et nous sommes même prêts à participer à l’élaboration d’un tel plan.
RFI: Jusqu’à présent le chef de la junte est quand même assez peu clair sur ses intentions. Il donne l’impression de vouloir poursuivre le mandat de l’homme qu’il a renversé. Vous pensez que c’est acceptable qu’il poursuive ainsi et qu’il s’assied avec son Conseil national dans le siège du président?
Alain Joyandet: Non, cela la communauté internationale ne peut pas l’accepter. La première demande, c’est la libération du président, la deuxième c’est l’ouverture d’un dialogue politique et puis la troisième chose c’est qu’il faut forcément que toute solution d’avenir soit confirmée par les urnes. Nous avons décidé de geler toutes nos aides, geler aussi le document-cadre de partenariat, c’est quand même sur la période 2008-2010, 100 millions d’Euros. Les américains font de même. Bien évidemment si le dialogue reprenait et si une ouverture était faite, tout redeviendra possible. Je n’ose pas imaginer qu’on puisse rester dans cette situation de blocage avec une prise de pouvoir qui dure éventuellement avec l’envie de succéder au président qui, pour l’instant est dans l’empêchement d’agir.
تاريخ الإضافة: 22-08-2008 19:14:39 |
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