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Société/Environnement : Y’a-t-il encore des espaces verts à Nouakchott ?

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A 24 jours précisément de l’ultimatum climatique de Copenhague (le 17 décembre prochain), rencontre internationale où des pays du monde débattront sur les grandes questions liées à l'environnement, Nouakchott Info s’interroge sur les espaces verts dans notre capitale, Nouakchott. Y’en a-t-il ? Y’en avait-il eu ? Où sont-ils ? Qu’en reste-t-il ?

Car, à notre souvenir, ces espaces verts avaient existé. Mais ce sont des souvenirs qui remontent au début des années 80 du siècle dernier, au temps des Structures d’Education des Masses (SEM) quand la fête de l’arbre et la politique de fixation des dunes étaient des slogans politiques. Pourtant Nouakchott, prise par vue aérienne est une ville verte. Sans doute parce que l’on plante des arbres devant chez soi. Mais cela s’arrête là. Les espaces verts, ceux conçus pour se balader avec ses enfants, humer de l’air pur, lire un bouquin, ou se raconter des histoires pour tuer le temps, faire du jogging, ces espaces verts-là, n’existent pratiquement plus. A moins de vouloir s’évader à Tel-Zatar où des périmètres maraîchers, plantés pour combattre l’avancée du désert, s’étendent sur une dizaine de kilomètres jusqu’à Toujounine. Un peu comme la ceinture verte de Nouakchott que les constructions de Tevragh-Zeina, dans la zone F-Nord et Centre Emetteur ont traversé et même détruit. Les seuls espaces qui s’imposent sont les ronds points (carrefours Madrid, Foire, Nancy, centrale Arafat). Reportage.

Jadis, ils étaient là, plus maintenant
Pour faire l’état des lieux de ce qui reste de ces espaces verts, nous avons fait le tour de la ville, vendredi dernier. Mais partout, le constat était le même : c’est la désolation totale.
Au carrefour Madrid, juste derrière la centrale chinois, un petit périmètre vert où jadis, selon des témoins, des bananes poussaient, est aujourd’hui en passe de disparaître, faute d’eau.
A El Mina, non loin de Kebbat Mendez, l’espace, jadis vert, ne compte plus que trois (3) palmiers et un arbre. Le reste de cet ancien espace vert abrite aujourd’hui un centre de réinsertion des mineurs en conflit avec la loi et/ou un lieu servant de pâturage aux ânes. En remontant vers le Marbett (le marché de bétail), plus rien. Pourtant, un espace y avait été planté, plusieurs années auparavant, mais plus rien.
Au marché Tchieb-Tchiaba de Sebkha, une trentaine de palmiers «desséchés» est pris en sandwich entre les boutiques des commerçants et les maisons. Mais là où le spectacle est encore plus désolant, c’est lorsque nous arrivons à la hauteur des «Jardins», véritable parc vert de plusieurs hectares, qui séparent la Sebkha de la Médina 3. Ici, le périmètre maraîcher, un des plus grands espaces verts, est tout simplement menacé de disparition. A l’intérieur de ces «Jardins», que de scènes de désolation. Un cadavre d’âne décomposé, un autre enflé, des flaques d’eaux usées et des vents de poussière soulevés par les roues des voitures qui y ont obligé un raccourci pour relier la Médina 3 au quartier de la Sebkha.
Plus loin encore à Tevrag Zeina 1, dans la zone qui comprend aujourd’hui la Commune de Tevragh-Zeina, le commissariat de police du 4ème, en face du PNUD et prolongeant jusqu’aux ambassades de Chine et de France, les grandes foules de branchage qui séparaient la BMD de l’ilot K, c’est à une réelle déforestation que l’on assiste aujourd’hui, la «forêt» ayant cédé sa place à un terrain de basket, un immeuble en finition, etc.
Un peu comme ont été squattés la place de l’OMVS, faisant face à la Communauté urbaine de Nouakchott et au racing Club et les espaces verts de l’ilot L et ilot B du CC des jeunes filles où des bâtiments ont été construits si ce ne sont un parking de véhicules et un michelin qui s’y sont installés!
Plus loin, à Tevragh-Zeina 2, entre le stade olympique et la station Fawaz, un espace vert qui était là a disparu comme en témoigne notre interlocuteur : «ici il y avait une couverture végétale une culture maraîchère et des palmiers. Il s’étendait sur un périmètre de d’environs 1200 Kilomètres carrés, de la station Fawaz jusqu’au stade olympique s’éloignant au nord à partir du goudron qui passe devant le stade».
Même au vieux quartier du Ksar, les espaces verts se comptent sur les doigts d’une main. «L’élevage» a perdu des branches et ce malheur continue de frapper le peu qui reste des espaces verts à telle enseigne que le terme «Espaces verts» n’a plus sa place dans la discussion des nouakchottois qui arrivent à peine à en localiser quelques uns.

Témoignages
Djibril Gaye, chef de famille à la Médina 3 : «Nouakchott n’a pas d’espaces verts, ni de jardins publics, non plus de parcs d’attraction. Des bancs publics, on n’en parle même pas. Les espaces qui étaient censés remplir ce rôle sont transformés en dépotoir d’ordures et de lieux de fréquentation de chèvres et d’ânes.»
Hamza Digana, habitant au quartier Ilot D qui fait face au marché de la capitale: «Depuis trois ans, de 2006 jusqu’à 2008, la Mairie de Nouakchott nous promet une belle ville. Mais ne devrait-on pas demander comment embellir une ville sans espaces verts, ni même de bancs publics? Regardez nos deux plus grands carrefours, Madrid et Nancy, ils risquent de se terminer à la défriche. Il me semble que la Mairie se préoccupe plutôt des panneaux publicitaires que d’entretenir le peu qui reste de ces espaces».
Ahmed Fall, un résident de la «Médian R», s’étonne : «Espaces verts, il n’y en a pas à Nouakchott! Je n’en vois aucun sauf celui à la Présidence de la République où le petit cordon vert qui borde la façade du Camp de Garde. Je me demande où sont les communes?»

Comme nous le rappelions plus haut, notre capitale Nouakchott souffre d’un manque cruel d’espaces verts, de jardins publics, d’un visage naturel au sens botanique du terme.
Reste à savoir si, les pouvoirs publics qui ont mis sur pied un comité interministériel à la veille de l’ultimatum de Copenhague afin d’examiner trois grands projets que la Mauritanie pourra présenter, à savoir la protection de la ville de Nouakchott contre les incursions marines, le développement du potentiel des énergies renouvelables et la lutte contre la dégradation des terres et la désertification, sauront accorder plus d’attention à la première ville du pays.

Mohamed Khatta et Mohamed Diop


3 questions à … Breika Ould Mbareck
Pour en savoir un peu plus, Nouakchott Info a rencontré le Capitaine Breika Ould Mbareck, ancien membre du Comité Militaire de Salut, président de la commission régionale des SEM, témoin des espaces verts de l’époque.

«Le combat de l’environnement ne sera jamais gagné en restant seulement dans les bureaux.»

Nouakchott Info: Les jardins avaient fleuri à une certaine époque à Nouakchott. Vous en êtes témoin. Où sont ces espaces verts?

B.M: Vous savez, avec les Structures d'Education des Masses (SEM), nous avions à cœur de lutter contre le délabrement de l’écosystème. Il était nécessaire alors de freiner l’avancée de la mer, mais aussi stopper la désertification par la fixation des dunes au nord de la ville. A partir de 1981, nous avions mobilisé les populations, encadrées par l’Etat. Chaque quartier a été divisé en 10 cellules qui comprenaient chacune 10 familles. Et j’avais même formé des jeunes qui travaillaient, sans salaire, à côté des corps de l’armée. Avec ces ressources humaines, nous avions commencé notre combat de l’environnement. Un combat qui nécessitait la mise en place d’espaces verts, de ceintures vertes et la création de nouveaux quartiers dans des zones ciblées. Ainsi en trois mois, nous avions mis en place une ceinture verte de 15 Kilomètres le long de l’aéroport jusqu’à Toujinine, créé des jardins maraîchers à Teyarett, au Ksar, Tevragh-Zeina, El Mina et à Sebkha. Nous avons distribué 100 lots de terrain de Tevragh-Zeina allant jusqu’ à Teyarett et, de la station Fawaz jusqu’au stade olympique, en passant par la place actuelle de la Mairie de Tevrag Zeina, nous avions planté des arbres.

N.I.: Que reste-il aujourd'hui de cet héritage vert ?

B.M: Aujourd’hui, nous avons perdu les deux tiers de cet héritage environnemental Ce qui en reste, c’est 10 kilomètres de ceinture verte au niveau de Tel-Zattar et de Toujounine, les palmeraies et jardins maraîchers au Ksar, à côté de la centrale chinoise, Socigim-Ksar, Sebkha ... Sans oublier ce qui est aujourd’hui menacé de disparition par un manque d’eau. Nous avons encore une chance pour régénérer tout ça, car nous avons le temps et les ressources humaines. Mais il va falloir que l’Etat se saisisse. Il doit responsabiliser les populations. Il faut sensibiliser les élèves, donner même des prix s’il le faut. En outre l’Etat doit mettre en place un programme national et une stratégie globale pilotés par un vrai ministère de l’environnement. Les hommes d’affaires doivent financièrement s’impliquer pour faciliter la création de coopératives et de couvertures végétales. Le secrétariat à l’action humanitaire doit inciter les gens. Le combat de l’environnement ne sera jamais gagné en restant seulement dans les bureaux. Aujourd'hui, au lieu des espaces verts, nous avons des espaces couverts d’ordures.

N.I.: Vous avez cité la création de coopératives, quelle serait son utilité au moment où celles (périmètre maraîcher de Sebkha) qui existent déjà sont menacées de disparition?

B.M: Concernant le périmètre maraîcher de Sebkha, trois réalités sont en jeu: il y a 800 coopératives et 10 000 familles qui y gagnent leur vie. Il y aussi la Station d’épuration des eaux usées alimentant le périmètre, mais qui dégage des odeurs nauséabondes sur les quartiers d’en face, la Médina 3 en particulier. Et enfin, des commerçants qui veulent exproprier ce périmètre avec la forte complicité des responsables de l’administration locale. Pour résoudre ce litige, l’Etat peut désigner un responsable chargé de trouver avec les parties concernées une solution qui va tenir compte de tous les paramètres du dossier.

Propos recueillis par Mohamed Diop
[email protected]

 

ENCADRE:
Mohamed Abdellahi Oul Ahmed Mbarek, délégué de l'Union des coopératives du périmètre maraîcher de Sebkha: «Les jardins sont devenus un lieu de dépôt d’ordures…une façon de décourager les 800 coopératives qui y cagnent leur vie
»

«Nous subissons une forte pression pour que nous vendons nos terrains à des prix dérisoires aux commerçants qui veulent en faire des magasins. Aujourd’hui, les jardins sont devenus un lieu de dépôt d’ordures et d’eaux usées pour nous décourager. Des hommes de loi sont venus même saccager nos plantations, arguant que nous utilisions de l’eau sale pour arroser des légumes. Nous avons déposé une plainte au tribunal sans résultat. Pourtant le président du tribunal s’est déplacé pour venir constater les préjudices subis. Il avait même désigné un expert pour apprécier la légitimité de notre demande de dédommagement.
Par ailleurs, l’eau dont ils parlent, a fait l’objet d’études de l’OMS en collaboration avec des services techniques de l’Etat Mauritanien. D’ailleurs ces études étaient à l’origine du projet «Nouakchott El Kadra» (Nouakchott la verte). Dans le cadre de ce projet, des études profondes ont été menées par l’Etat mauritanien et l’OMS à Nouakchott, pour que le traitement des eaux usées qui alimentaient le périmètre maraîcher, répondent aux normes de l’OMS, sous la surveillance du Centre nationale d’hygiène et de la Sonelec. Les recommandations issues de ces études et les décisions du Ministère de débrancher ces raccordements susceptibles d’évacuer des déchets polluants sur le périmètre, n’ont pas été respectées et c’est pourquoi le projet «Nouakchott El Kadra» est mort. Les jardins sont devenus aujourd’hui un lieu de dépôt d’ordures, forcément un danger public entre agglomération de maisons. Une façon de décourager les 800 coopératives qui y gagnent leur vie.»
M.Diop

 

 

تاريخ الإضافة: 2009-12-07 17:46:02 القراءة رقم : 6698
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