S’il ya un sujet qui intéresse moins les mauritaniens dans le contexte actuel de crise, c’est assurément la justice et les questions liées aux nominations au niveau de l’appareil judiciaire. Or s’il ya un site qui ne rate pas d’occasion pour replacer la justice au cœur de l’événement, c’est incontestablement zahrat chinguiti. Mais les questions liées à la justice sont toujours traitées par le site sous l’angle des affinités personnelles, tribales ou régionales.
Au fond, ce qu’on cherche a Zahrat chinguit , c’est moins l’information fiable et l’analyse objective que le dénigrement des personnes. Tous les prétextes sont bons pour s’en prendre à dessein à telle ou telle personne en fonction des alliances et des intérêts du moment.
Sous le titre de « séisme judiciaire » publié en arabe à la une sur le site le 19 décembre, le site rapporte la nouvelle de la tenue imminente du conseil de la magistrature ; avec comme ordre du jour des changements importants à la tête des juridictions de Nouakchott et spécifiquement la chambre commerciale de la cour d’appel et la chambre commerciale de la cour suprême, en utilisant une formule qui laisse croire au lecteur que les présidents respectifs de ces deux instances n’ont pas les qualités qu’il faut pour présider les deux chambres.
Le rôle du journaliste ou du blogueur n’est-il pas de donner un avis objectif et neutre et de bannir toute forme de subjectivité ou de prise de partie. Certes un journaliste peut citer les qualités de quelqu’un, c’est même son droit, mais sans pour autant écorner l’image des autres. Cette manière de procéder ne doit pas être la ligne d’un site qui se veut respectable et au service de l’information. ?
Le site précise en même temps que le limogeage du président du tribunal commercial que certains prédisent reste improbable, compte tenu du crédit dont il jouit. Un jour avant, le même site avait publié une nouvelle suivant laquelle, le conseil de la magistrature adoptera comme mesure principale le remplacement du président de la juridiction commerciale sur fond de désaccord avec le ministre Brahim o. Daddah sur certains dossiers, avant de retirer le commentaire le même jour !
Sans vouloir dénier le mérite du président du tribunal commercial, je dirai que le magistrat Mohamed Bouya n’est pas le dernier de la classe. Magistrat intègre et professionnel, il jouit du respect et de la notoriété dans sa corporation.
Durant son parcours professionnel, il a connu beaucoup de péripéties. Il a été à l’avant-garde du mouvement contestataire de la réforme du statut de la magistrature, initié sous la première transition par Me Bettah, l’ex- ministre de la justice. Le bras de fer avec le Ministre de l’époque, l’a conduit à démissionner avec un groupe de magistrats, en signe de protestation contre une réforme jugée inéquitable à l’égard des magistrats en exercice.
Par ailleurs il a eu à gérer le poste très sensible de juge d’instruction chargé du terrorisme de 2008 à 2014, ce qui lui a valu le respect et l’estime de sa hiérarchie et même des chancelleries occidentales
De grâce ne caricaturez pas les choses et garder un respect pour tous. C’est à ce prix que vous mériterez le nom de "zahrat chinguit" :
Par Oumar Ould Abdel kader - Universitaire