Fruit du combat collectif des juges, le mouvement syndical a émergé sur la scène judiciaire au cours des années 2000, avec la création en Mars 2006 du syndicat des Magistrats Mauritaniens, dans le contexte de la réforme contestée du statut de la magistrature de 2006.
Ce syndicat, pourtant légalement constitué, fut censuré quelques mois après par les autorités de l’époque.
Cette interdiction n’a pas pour autant n’a pas entamé la volonté des juges de s’organiser dans un cadre collectif pour la défense de leurs droits. Ils réussissent à créer successivement l’amicale des Magistrats en 2008 et l’association des Magistrats en 2012. Ces deux cadres vont fusionner en 2014 pour devenir, le Club des Magistrats Mauritaniens.
La création de ce regroupement a suscité un espoir immense au sein de la magistrature… Mais au fil du temps, les attentes commencent à s’égrener et l’espoir cède la place à la désillusion. L’esprit d’union s’est progressivement effrité…
Les désaccords au sein du Club et l’absence de perspective d’une solution à cette crise ont conduit une partie de magistrats à créer un nouveau cadre associatif : l’Association des Magistrats Professionnels Mauritaniens (L’AMP), autorisée par décision no 127/2020 du 06 Aout 2020(MID).
Les fondateurs de cette association entendent mettre sur pied un cadre, regroupant l’ensemble des magistrats, avec comme objectifs de: défendre l’indépendance de la justice et de resserrer les liens de solidarité ; de développer l’esprit d’entraide entre ses membres et de défendre leurs intérêts professionnels.
Au-delà des objectifs affirmés, l’association professionnelle se veut d’être une force de proposition et de changement, car elle estime que la justice mauritanienne doit se moderniser et s’adapter aux nouveautés.
Au lendemain de la mise en place de ses instances, l’association des magistrats professionnels, a organisé une journée de réflexion sur la justice, le 05 Oct. 2020, centrée sur les problèmes judiciaires et les solutions envisageables, et à laquelle ont participé les représentants des professions judiciaires : greffiers, huissiers, notaires, avocats. Les conclusions de cette concertation ont été appréciées par les autorités et les partenaires du secteur.
L’association a entrepris également des démarches en vue d’établir une collaboration étroite avec les organisations locales poursuivant des objectifs similaires, telles que le Club des Magistrats et le Barreau des Avocats etc.
L’AMP a comme ambition de se forger une identité propre et autonome, de défendre les magistrats contre toute forme d’atteintes et de relever le niveau de la justice.
Cette stratégie cohérente a permis à l’association de devenir, en peu de temps, un interlocuteur incontournable et un acteur privilégié de la scène judiciaire.
Le succès retentissant de cette entreprise salutaire a ressuscité les espoirs au sein d’une magistrature fragilisée par l’absence d’un cadre associatif crédible..