Le Front anti-putsch se prononce contre les sanctions
Boidiel Ould Houmeid
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Le Front national pour la défense de la démocratie (FNDD), coordination de partis mauritaniens opposés au putsch du 6 août, s'est prononcé jeudi contre des sanctions imposées à la Mauritanie par la communauté internationale, déclarant privilégier "une solution mauritanienne".
"Dans notre combat pacifique, nous avons le soutien de la communauté internationale tout entière, parce que notre cause est juste, mais nous privilégions une solution mauritanienne, car toute autre situation, assortie de sanctions de quelque nature que ce soit, aurait des répercussions négatives sur les conditions de vie du peuple mauritanien", a déclaré Boidiel Ould Houmeid, vice-président du PNDD-ADIL (au pouvoir avant le coup d'Etat).
M. Ould Houmeid, président du Front pour un mois, s'exprimait devant la presse au siège du PNDD, en présence des dirigeants des cinq partis du Front, qui réclame depuis le 6 août le "rétablissement (dans ses fonctions) du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi" renversé.
"Je voudrais rappeler, en votre nom, que nous sommes disposés à envisager toute issue qui préserve les intérêts de la Mauritanie, qui sauvegarde sa cohésion et son unité nationale et qui garantit le retour à l'ordre constitutionnel issue de la transition achevée en avril 2007", a lancé M. Ould Houmeid, secrétaire général de la présidence au moment du putsch.
Cette position, nouvelle, est exprimée après les missions à Nouakchott du président de la Commission de l'Union africaine, Jean Ping, et du représentant spécial des Nations unies en Afrique de l'Ouest, Said Djinnit.
Dans son "mémorandum sur le coup d'Etat" publié en début de semaine, le FNDD affirmait qu'"au plan extérieur, la pression diplomatique doit s'accentuer" et ne rejetait pas explicitement les sanctions.
La communauté internationale dans son ensemble a condamné le putsch et certains pays et organisations ont déjà adopté des sanctions.
La semaine dernière, la Banque mondiale a annoncé la suspension d'une aide de 175 millions de dollars à la Mauritanie. Dès le lendemain du putsch, les Etats-Unis avaient annoncé la suspension de leur aide non-humanitaire, imités par la France quelques jours plus tard.
Puis le Commissaire européen au Développement et à l'Aide humanitaire Louis Michel avait demandé "que les activités de coopération en cours soient gelées, à l'exception de tout ce qui a trait à l'action humanitaire ou qui bénéficie directement à la population".
Ce jeudi, l'ambassadeur des Etats-Unis en Mauritanie a menacé de prendre des sanctions "ciblées" contre "des personnalités militaires (qui sont des) obstacles au retour à la démocratie".
A l'intérieur du pays, la junte dirigée par le général Mohamed Ould Abdel Aziz bénéficie du soutien affirmé de la grande majorité des parlementaires, maires et partis.
(AFP)
تاريخ الإضافة: 29-08-2008 11:36:11 |
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