Coup d’Etat du 6 août : Les USA haussent le ton

Dans une conférence de presse qu’il a tenu dans les locaux de l’ambassade des USA à Nouakchott, Mark Boulware, ambassadeur des États-Unis d’Amérique en Mauritanie, a déclaré que son pays «rejette catégoriquement les coups d’Etat et la prise du pouvoir par la force» et «est très déçu par la réaction du Haut Conseil d'État, suite aux efforts de la communauté internationale, visant à restaurer l'ordre constitutionnel en Mauritanie».

Le diplomate américain a également précisé que les Etats-unis n’acceptent pas le coup d’Etat survenu le 6 août en Mauritanie, ni les élections envisagées par le Haut Conseil d’Etat dans l’état actuel des choses, prétextant que la communauté internationale a soutenu et financé, d’il y a deux ans, des élections qui étaient «transparentes et unanimement saluées».
Mark Boulware a souligné que la communauté internationale a montré ses bonnes intentions à l’endroit des mauritaniens en déployant beaucoup d’efforts par l’envoi de plusieurs émissaires dans le but de convaincre les auteurs du coup d’Etat du 6 août afin de restaurer l’ordre constitutionnel, mais que tous leurs envoyés y compris ceux des Etats-Unis d’Amérique ontrenouvellent leur appel à la libération du président déchu Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi et de l’ancien premier ministre Yahya Ould Ahmed El Waghef.
L’ambassadeur américain à Nouakchott a déclaré que son pays perd patience et réfléchit sérieusement à prendre des mesures de sanction à l’encontre des auteurs du coup d’Etat du 6 août et les personnes qui se mettent au travers d’un retour à l’ordre constitutionnel.
De même, Mark Boulware, qui a rappelé que son pays a déjà gelé une partie de ses aides non à la Mauritanie, s’apprête à suspendre l’ensemble de son aide, y compris celles dans le domaine militaire et de la lutte contre le terrorisme, la drogue et l’immigration clandestine, si les militaires ne répondent pas favorablement aux appels de la communauté internationale.
Ces mesures feront beaucoup de mal à la Mauritanie et non aux États-Unis qui sont à plusieurs milliers de kilomètres car il sera difficile de ramener ces aides une fois suspendues.
La solution reste entre les mains des mauritaniens et devra être une solution qui satisfait toutes les parties, notera le diplomate américain, qui a renouvelé la confiance accordée par son pays à Jean Ping, l’envoyé spécial de l'Union Africaine, dont il dira qu’il est capable de réconcilier les positions mauritaniennes avec la communauté internationale.
 

Date publication : 28-08-2008 20:01:20

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