Conférence de presse du sous-secrétaire d’Etat américain aux affaires africaines
M. Tood Moss
|
M. Tood Moss sous- secrétaire d’Etat américain aux affaires africaines a animé une conférence de presse, hier soir, dans les locaux de l’ambassade des USA à Nouakchott.
Cette conférence intervient après que le responsable américain ait rencontré les responsables mauritaniens, les partis politiques les parlementaires, aussi bien dans le camp de ceux qui soutiennent le coup d’Etat, que celui de ceux qui sont contre.
Au début de cette conférence marquée par la présence de l’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique à Nouakchott M. Mark Boulware, le sous-secrétaire d’état américain a fait la déclaration suivante : Je suis content d’être en Mauritanie où je suis venu avec un collègue du ministère de la défense pour rencontre les autorités mauritanienne afin de leur expliquer la position américaine, par rapport à ce qui est arrivé depuis le 6 août ; Vous avez certainement lu la déclaration des affaires étrangères américaines qui a condamné le coup d’Etat en Mauritanie considérant que c’est un renversement de la légalité. La même déclaration a aussi condamné l’arrestation du président et son remplacement par un officier de l’armée.
Nous avons dit au général Aziz que nous rejetons le coup d’état et demandons le retour de l’ancien président. Cette position découle de plusieurs raisons :
1- C’est une position de principe
2- Sur un plan juridique, chaque fois qu’il y a un changement obtenu par la force contre un régime institutionnel, le congrès exige de l’Etat de suspendre, immédiatement, toute aide à ce pays.
3- Le continent africain a connu, durant la dernière décennie une évolution notoire sur le plan politique et démocratique. Il est temps que cessent toutes les tentatives de coups d’Etat.
Nous savons que la politique en Mauritanie est assez compliquée et que le président Ould Cheikh Abdellahi a connu des problèmes inhérents aux tiraillements. Nous sommes, tout de même, sûrs que les coups d’Etat ne sont plus acceptables, ce qui est encore admis par plusieurs autres parties, notamment l’Union Européenne qui a condamné, fermement le coup d’Etat en Mauritanie.
Comme vous l’auriez, peut-être, appris à travers la presse, Notre programme d’aide à la Mauritanie (25 millions de dollars) est suspendu. Dans le cadre de la coopération bilatérale, la coopération militaire entre les deux pays est, aujourd’hui menacée.
Je voudrai ajouter à ce propos que les USA resteront un grand ami de la Mauritanie ; la preuve en est que nous somme là en tant qu’amis pour contribuer au dénouement du problème de la Mauritanie. Je pense que le temps permet encore un retour à la normale, même pendant qu’on est là encore.
Nous appelons le général Aziz de remettre les choses à l’état normal et de contribuer à faire avancer la démocratie en Mauritanie.
Parmi les choses qui poussent à l’inquiétude, c’est que la Mauritanie a déjà franchi un pas important avec sa démocratie appréciée par toute la communauté internationale ».
Le responsable américain répondra aux questions de la presse.
1-« L’ancien président a été d’abord décrié par sa propre majorité parlementaire parce qu’elle lui reproche la mauvaise gestion des affaires du pays, en plus de cela une majorité de parlementaires(71) demande aujourd’hui à ce que Sidi soit traduit devant une juridiction, qu’en dites vous ? »
Réponse : « Les USA reconnaissent le président Ould Cheikh Abdellahi parce qu’il est élu démocratiquement et nous avons rencontré plusieurs parlementaires aujourd’hui qui nous ont fait part de leurs préoccupations dans la situation actuelle de la Mauritanie et même avant le coup et nous avons manifesté notre intérêt pour leurs propos. Cependant, nous voyons que ce problème doit être résolu dans le cadre de la loi, de la constitution et du respect de la légalité.
Il existe dans beaucoup de pays des divergences entre les présidents et les parlements, qui sont le plus souvent dépassés dans un cadre légal et non à travers les coups d’Etat ».
2-« Quelle a été la réponse de Ould Abdel Aziz quand vous lui avez demandé de revenir à la légalité ? »
Réponse : « Notre rencontre a été fructueuse, car nous avons pu expliqué notre position, ainsi que les motivations qui ont présidé à cette attitude et volonté d’intervenir afin que les choses puissent se rétablir dans ce pays avec le retour de l’ancien président dabs ses fonctions. Nous avons demandé la visite de Ould Cheikh Abdellahi que nous n’avons pu obtenir.
3-« On dit que la coopération mauritano-américaine dans le domaine de la lutte anti-terroriste est aussi important pour faire infléchir la position américaine, qu’en dites vous ? »
« Est-ce que ka fermeté du HCE par rapport à sa position pourrait conduire à la saisine du Conseil de Sécurité afin d’organiser une éventuelle intervention pour rétablir les choses en Mauritanie ? »
Réponse :«Laissez moi vous dire que la coopération militaire entre les deux pays est tout à fait bonne et efficiente, mais je crains fort que l’on soit amené à y mettre fin dans l’avenir. Pour ce qui est du conseil de sécurité, je ne sais pas ce qui s’est passé depuis mon départ en voyage, mais je sais que la communauté internationale, tout entière, a condamné le coup d’Etat et demandé un retour à la légalité dans le pays, si non, la Mauritanie sera isolée, par rapport à l’environnement de l’Union Africaine et aurait des problèmes avec plusieurs autres pays ».
4- Au cas où les parlementaires et les autres acteurs se mettent d’accord pour un retour à la légalité sans Sidi Ould Cheikh Abdellahi, quelle serait la position américaine ?
Réponse : « La communauté internationale reconnaît Ould Cheikh Abdellahi en tant que président légal, mais si des dispositions conformes à la constitution du pays sont prises, les USA auront à prendre la position qui conviendrait à ce moment ».
5- Y aura-t-il, des sanctions envisagées contre les dirigeants du Coup d’Etat?
Réponse : « Nous avons expliqué notre position à tous les acteurs politiques et au général Aziz et nous souhaitons à ce que ce problème soit résolu sans le recours aux sanctions ».
6-On dit que ce durcissement de la position américaine est adopté en vue de faire pression sur les nouveaux dirigeants afin qu’ils autorisent l’installation de bases américaines sur le sol mauritanien, qu’en pensez-vous ?
Réponse : «J’ai lu et vu beaucoup de choses, qui se disent, à, travers les médias sur les bases américaines en Mauritanie et je vous dis que cela est dénué de tout fondement, car les USA n’ont jamais sollicité la Mauritanie pour l’installation de bases sur son territoire. D’ailleurs le ministère de la défense a déjà éclairci ce problème relatif à des bases installées en Allemagne et qui y resteront encore pour quelques années ».
تاريخ الإضافة: 16-08-2008 16:10:05 |
القراءة رقم : 864 |