Entretien exclusif avec Claudy Siar, animateur de «Couleurs tropicales» (RFI): «La musique mauritanienne vit aux rythmes des difficultés politiques et économiques du pays».
Depuis son arrivée à RFI, un certain 13 mars 1995, l’animateur de l’émission musicale, «Couleurs tropicales», «Claudy», comme l’appellent ses admirateurs et ses fans, a juré, la main sur la «sainte» culture, de sortir de l’ombre la musique afro-caraïbéenne dont celle de la Mauritanie.
Après plus d’une dizaine d’années de fidélité à son émission, Monsieur Siar a quasiment respecté son serment culturel, même si notre musique mauritanienne a encore du mal à sortir de son désert natal. Mais fort heureusement, «Claudy» ne nous a pas oubliés. La preuve ? Il est aujourd’hui à Nouakchott pour faire un zoom sur ceux qui font l’actualité de la musique mauritanienne. Nouakchott Info l’a rencontré, juste avant qu’il ne foule notre sol national pour un forum musical au Centre Culturel Français, aujourd’hui, jeudi et demain vendredi, qui feront l’objet de deux émissions spéciales sur la Radio Mondiale, RFI, le 16 et 17 février courant.
Nouakchott Info : Peut-on connaître votre parcours professionnel jusqu’à la maison RFI ?
Claudy Siar : J’ai commencé par la danse, le chant et le théâtre, avant de devenir collaborateur sur Europe 1. Après quelques passages sur des télévisions nationales, je me retrouve à RFI le 13 mars 1995, producteur et animateur de l’émission Couleurs tropicales qui a succédé à Canal tropical, animé de 1981 à 1995 par Gilles Obringer.
Comment avez-vous eu l’idée de l’émission «Couleurs tropicales» ?
C.S.: Je n’avais jamais pensé intégrer l’équipe de RFI avant que l’on fasse appel à moi, suite au décès de Gilles Obringer. Je rêvais d’être en prise directe avec l’Afrique à travers une émission de radio. J’étais donc allé frapper à la porte d’Africa n°1, mais les choses n’ont pas pu se faire, et c’est RFI qui m’a accueilli.
N.I.: Connaissez-vous la musique mauritanienne ?
C.S.: Malheureusement, la musique mauritanienne vit aux rythmes des difficultés politiques et économiques du pays, et donc à l’exception de Malouma ou de B.O.B, les artistes mauritaniens ne sont pas connus à l’extérieur du pays.
N.I.: Qu’est-ce que les Mauritaniens peuvent attendre du passage de Claudy Siar à Nouakchott, en termes de promotion musicale ?
C.S.: Mon passage va permettre de mettre un zoom sur ceux qui font l’actualité musicale mauritanienne. Nous espérons, évidemment, toujours rencontrer l’artiste rare, à qui on pourra peut-être permettre de trouver une maison de disque à l’extérieur du pays.
N.I. Pourquoi Claudy chanteur a du mal à briller comme Claudy animateur ?
C.S.: Parce qu’on ne peut pas être juge et partie. Je trouve que les lauriers récoltés sont déjà importants.
N.I.: Quels sont les chanteurs et/ou musiciens africains qui vous ont marqué en tant qu’animateur ?
C.S.: Ils sont évidemment nombreux, mais le premier exemple qui me vient à l’esprit est le groupe Magic System, que nous avons rencontré à Abidjan, une semaine après la sortie de leur album 1er Gaou. Nous les avons fait découvrir au monde et, aujourd’hui, les quatre membres restent proches de l’émission.
N.I.: Un conseil aux jeunes journalistes culturels ?
C.S.: C’est toujours compliqué de donner un conseil lorsqu’on n’est pas au cœur d’une réalité. La seule chose que je peux affirmer, c’est qu’aujourd’hui, une femme ou un homme qui souhaitent embrasser les métiers du journalisme ou de l’animation, doivent le faire avec passion et engagement.
Propos recueillis par Camara Mamady
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تاريخ الإضافة: 14-02-2009 12:39:56 |
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