Boumediene Ould Bate au quotidien El Emel: "Le pays a besoin d’un homme qui le mène à bon port"

Boumediene Ould Bate est membre du Courant de la Réforme et du Changement et un cadre connu de l’administration du secteur des finances. Il a occupé plusieurs hautes fonctions. Il fait partie des premiers cadres qui ont soutenu l’action du 6 août. Il a donné une interview à Al Jazeera avant même que les mauritaniens ne sachent l’aboutissement des évènements. Il a publié avant le 16 juin soit deux mois avant le coup d’État un célèbre quatrain resté célèbre à l’endroit du Général Mohamed Ould Abdel Aziz. Il a participé tout dernièrement à un débat chaud sur la situation politique actuelle sur la TVM.

El Emel : Vous êtes le premier à être apparu sur la chaîne Al Jazeera pour soutenir le coup d’État avant même que la situation ne s’éclaircisse, peut-on savoir les motivations de ce soutien ?
Boumediene Ould Bate : Je remercie le quotidien El Emel pour cette occasion qu’il m’a offerte, et je dis que je n’ai pas soutenu seulement ce qui s’était passé le 6 août, j’ai soutenu plus exactement cette option bien auparavant. Lorsque j’ai appris le différent qui a opposé les parlementaires et l’ancien président, j’ai rejoins les rangs des parlementaires et celui des personnalités politiques qui les ont soutenu. Il y a une raison évidente à cela; l’ancien président et son entourage étaient en train de fomenter un coup d’État contre certaines institutions républicaines, en l’occurrence l’Assemblée nationale et le Sénat. L’objectif était de vider notre démocratie de son contenu. Pour la première fois le Parlement est en discordance avec l’exécutif, pour éviter qu’il ne devienne une marionnette entre les mains du président comme ça a été toujours le cas.

El Emel : Vous avez soutenu aussi le Haut Conseil d’État qui a résulté du coup d’État du 6 août, quelles sont les raisons de ce soutien?
Boumediene Ould Bate : c’est juste, je l’ai soutenu parce que je me suis rendu compte que la voie suivie par les anciens décideurs n’était pas la bonne. Le président déchu n’était pas à mon avis un homme capable de diriger le pays. En plus de cela, l’homme qui a présidé le HCE a toujours continué à m’inspirer et à symboliser à mes yeux l’espoir et la confiance. Car c’est un homme connu pour son intégrité, sa franchise, son honnêteté et son dévouement pour la patrie. Ceci m’a amené à soutenir le HCE et à rejoindre ceux qui l’on soutenu très tôt. Nous avons besoin d’un homme qui mène le pays à bon port. C’est ce qui explique mon intervention à Al Jazeera aussitôt après la Rectification. J’était le premier à m’être adressé au Monde entier pour appuyer et justifier ce qui c’est passé. J’ai par la suite concouru à constituer le Courant de la Réforme et du Changement avec d’autres collègues qui avaient démissionné du parti ADIL. Nous avons entrepris une série d’activités de sensibilisation et de contacts dans les milieux populaires. J’étais le premier à organiser une réception de rupture de jeûne dans le quartier Mecca II à la Kebba d’El Mina pour faire parvenir le discours de la rectification aux citoyens. Ils avaient accueilli favorablement ce discours et avec enthousiasme.

El Emel : il y a ces jours-ci une multitude d’initiatives qui émanent de toute part pour trouver une issue à la crie actuelle, quelle est votre vision à vous d’une éventuelle solution?
Boumediene Ould Bate : La solution ne me semble pas aussi compliquée que cela, étant donné que ce qui s’est passé dans le pays n’est en définitif qu’un déblocage de ce qui commençait à devenir un obstacle sérieux pour la démocratie et la séparation des pouvoirs. Les autres institutions sont toutes en place, c’est ce que d’ailleurs le Général Mohamed Ould Abdel Aziz n’a pas manqué d’expliquer dans tous les médias internationaux. Naturellement il n’y a pas actuellement un président démocratiquement élu, mais il y a une Assemblée nationale, un Sénat, des Conseils municipaux, un Conseil économique et social, un Conseil constitutionnel, une Commission nationale des droits de l’homme. La seule anomalie est en effet au niveau de l’institution de la Présidence de la République. Il y a des journées de concertations qui sont en préparation, des conceptions nationales qui se confronteront, et je suis certain que si les propositions du Parlement sont ajustées à d’autres, et que cela débouche sur un débat sincère et franc, nous allons trouver une solution à cette situation que je ne qualifie pas de crise, mais plutôt d’un problème qui trouvera sa solution très prochainement.

El Emel : il y en a qui misent sur l’étranger pour une issue au problème qui se pose à la Mauritanie, que pensez-vous à ce sujet?
Boumediene Ould Bate : Premièrement, je ne compte pas sur ces thèses et je les trouve anti-nationales, et ceux qui les défendent ont tenté et préparé une marche non autorisée tout dernièrement. Cette tentative a lamentablement échoué. Ceci nous amène à penser que le peuple mauritanien ne se reconnaît pas à travers de telles thèses qui prétendent défendre la démocratie. De grandes fissures sont d’ailleurs en train de paraître parmi ce camp. La rectification lorsqu’elle a eu lieu, elle l’a eu en plein jour, pas le moindre commerce n’avait fermé, et la circulation routière n’a pas connu d’interruption ou de perturbations sur un quelconque axe routier. Pas un seul citoyen ne s’était soulevé, ce qui prouve l’adhésion du peuple à cette rectification.
 

تاريخ الإضافة: 14-10-2008 14:55:37

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