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Interview avec le Dr Mohamed Mahmoud Ould Mah, Secrétaire Général de l’UPSD: «La démarche des sénateurs, comme d’ailleurs celle des députés, témoignent d’une volonté de combattre le népotisme et la gabegie pendant que le peuple plie sous le poids d’une misère profonde.»

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Dr. Ould MAH

Nouakchott-Info : Quelle lecture faites-vous de la crise politique actuelle (Motion de censure, discours du Président…) qui a entraîné la démission du gouvernement et la reconduction de Ould Waghef ?
 
Dr Mohamed Mahmoud Ould Mah: Le principe de la séparation des pouvoirs entre l’exécutif, le parlementaire et le judiciaire est un principe démocratique garanti par la constitution.

Les parlementaires ont le droit de refuser d’accorder leur confiance à un gouvernement. Ce droit s’exécute sous la forme d’une motion de censure. En menaçant les parlementaires initiateurs de la motion de censure, de dissolution du Parlement, le Président s’est mis au travers du serment qu’il a prêté solennellement. Est-il utile de rappeler que le Président n’est pas au-dessus de la loi ? Une dissolution du Parlement, si elle avait eu lieu, aurait constitué un acte très grave. Certes, le Président a le droit de dissoudre le Parlement mais sous certaines conditions, en tout cas pas pour empêcher les parlementaires d’exercer, à leur tour, leurs droits.

 
NI: D’aucuns pensent que la crise politique actuelle se situe au niveau de l’esprit du 3 août, des parlementaires et des Kadihines toutes tendances confondues. Qu’en est-il ?
 
MMOM: Evitons une vision instantanée de la politique et de celle des hommes. Les Kadihines évoluent maintenant dans des structures, que sont les partis politiques. Certains étaient récemment à l’opposition avant d’entrer au gouvernement ; d’autres dans le parti du Président pendant que d’autres sont dans la majorité présidentielle et sont signataires de la motion de censure.
Quant à l’esprit du 3 août, c’est-à-dire les militaires, ce serait, cette fois, pour soutenir des parlementaires démocratiquement élus et qu’on veut empêcher d’exercer leur droit constitutionnel. En d’autres termes, ils soutiendraient alors la démocratie.
 
NI: Le Parlement peine à siéger pour renouveler son bureau et pourvoir des postes de responsabilité. Pourquoi ? Ne sommes-nous pas sortis de l’auberge ?
 
MMOM: Les choses ne sont plus aussi simples qu’elles l’étaient. Il y a d’abord une lutte pour le contrôle d’un rapport de force entre partisans et adversaires de la motion de censure ; donc une lutte pour le contrôle des postes de responsabilité au sein du Parlement, par exemple, la présidence du groupe parlementaire des députés du parti du Président, les vices présidences du Parlement, etc.
 
NI: Les consultations pour former le gouvernement traînent du pied ; les parlementaires frondeurs ne lâchent pas du lest ; le parti Adil colmate ses brèches, la majorité présidentielle n’étant plus homogène… au moment où l’opposition se demande est-ce que ce n’est pas gagner du temps. Pourquoi ?
 
MMOM: La formation du gouvernement traîne parce que les adversaires de la motion de censure cherchent à gagner du temps jusqu’à la clôture de la session parlementaire dans quelques jours. Le gouvernement qui sera formé après cette date, se mettra ainsi à l’abri de toute motion de censure jusqu’à novembre 2008, date de la prochaine session ordinaire ; car les motions de censure ne sont pas recevables durant une session extraordinaire.
Nous pensons par ailleurs, que la crise dépasse désormais le cadre du parti du Président, de celui d’une majorité présidentielle mécontente de la dernière formation du gouvernement ; elle n’est pas non plus circonscrite à ce que certains appellent les Roumouz de l’ancien régime. La crise est beaucoup plus profonde et l’opposition véritable, née du dernier remaniement, est également concernée et semble refuser d’être un simple observateur.
D’ailleurs le président du RFD n’a pas mâché ses mots quand il a déclaré durant la clôture du congrès ordinaire de son parti «que la motion de censure que les parlementaires sont entrain d’engager est une forme élevée de la démocratie» et que notre pays,  «n’a ni Président ni Gouvernement». Tout comme il a déclaré sur les ondes de RFI que «la démission du gouvernement ne suffit pas.» 
 
NI: Un groupe de sénateurs s’apprête à mettre en place une commission de contrôle de la Fondation KB. Or, vous avez été le premier à le suggérer sur les ondes de la Radio Mauritanie en avril dernier. Cela vous convainc-t-il du sérieux de la démarche ?
 
MMOM: La réaction des sénateurs qui s’apprêtent à mettre en place une commission de contrôle de la Fondation KB est parfaitement légitime et opportune. Les interdits constitutionnels qui entourent le Président s’appliquent tacitement et moralement à la Présidente également. La Première Dame d’un pays ne gère pas les fonds provenant des donations et des libéralités consécutives à une demande présentée par elle-même à des personnes privées ou à des institutions publiques ou étrangères. Ces fonds ne sont pas donnés, alloués à KB intuitu personae mais à KB es qualité, c’est-à-dire, KB Présidente. Ces fonds sont donc assimilables à des fonds publics et en tant que tels, ils doivent être maniés par un comptable public. Madame KB n’a pas cette qualité.
L’histoire récente et la tradition prophétique sont là pour nous réconforter :
·        Le Président Mokhtar Ould Daddah, Rahimehou allah, avait reçu des donations, libellées en son nom. Ces donations ont été remises au Trésor public. Apprenant ce noble geste, certaines personnes lui ont fait savoir que ces libéralités lui étaient destinées intuitu personae et non à l’Etat mauritanien. La réponse du Président ne s’est pas faite attendre : «Si je n’étais pas Président, on ne m’aurait rien donné.» Madame KB n’a pas demandé des donations quand elle n’était pas Présidente.
·        Un messager du Prophète (PSL), chargé de recouvrer la zakat, de retour d’une mission, avait ramené avec lui, en plus de la zakat, un certain nombre de têtes. Comme le Prophète lui demandait la provenance de ces animaux, le messager lui répond qu’il s’agit de donations dont il a été l’objet de la part de certaines personnes. Le Prophète (PSL) lui répond : « Si tu étais resté chez toi, est-ce que tu aurais bénéficié de ces donations ? Et le Prophète (PSL) de lui ordonner de remettre tout cela au Trésor public.
·        Plus près de nous, à la fin du Sommet Islamique, le journaliste du canal Al Jazeera a posé la question suivante au Chef de l’Etat dont le pays abritait le sommet: «On raconte que votre fils, qui n’a pas de fonction officielle, perçoit certaines donations de la part de certains Chefs d’Etat. Que répondez-vous à vos détracteurs ? Le Chef de l’Etat interviewé répond sans ambages: «Oui, mon fils a tissé beaucoup de relations mais tout ce qu’on lui donne sous forme de donations, il le remet au ministre des finances».
Tout comme le milliard d’ouguiyas dépensé au Stade Olympique pour célébrer la première année du régime de SIDIOCA, n’aurait pas dû être imputé au budget de l’Etat, ni non plus sur les donations de la Fondation KB, car il ne s’agit pas d’une fête nationale pour que ses charges soient imputées sur les fonds publics ou parapublics (Fondation KB) et le Président d’une République n’est pas un Roi pour qu’il célèbre son arrivée au Trône.
 
Pour répondre cette fois à votre question, il n’y a pas de doute que la démarche des sénateurs, comme d’ailleurs celle des députés, témoignent d’une volonté de combattre le népotisme, la gabegie pendant que le peuple plie sous le poids d’une misère profonde.
Propos recueillis par
Mohamed Ould Khattat

تاريخ الإضافة: 08-07-2008 15:44:15 القراءة رقم : 1386
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